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Interview de Pascal Quatrehomme, directeur du Mud day

Interview de Pascal Quatrehomme, directeur du Mud day

Par Gauchard Jérémy Gauchard Jérémy | Dans COURSE D'OBSTACLES | le 14 avril 2015

Après avoir participé au Mud day de Saint-Cyr Coëtquidan l’an dernier et vous avoir présenté le concept de cette course d’obstacles, nous souhaitions vous apporter des infos exclusives sur cet évènement qui connaît un succès grandissant d’année en année. Quoi de mieux que d’interviewer Pascal Quatrehomme, le directeur du Mud day pour répondre à toutes nos questions ?!! 😎 Retrouvez ci-dessous un entretien exclusif avec l’homme fort du Mud day.

pascal-quatrehomme-directeur-mud-dayS&A : « Bonjour Pascal, pouvez-vous vous présenter en quelques mots, votre parcours ?.. »
Pascal Quatrehomme : « Oui bien sûre, je suis Pascal Quatrehomme, je travaille depuis 17 ans chez ASO (Amaury Sport Organisation) où j’ai pu évoluer en tant que directeur d’évènements comme le Tour de France, le Dakar, le Marathon de Paris, le Semi-marathon de Barcelone et depuis l’année dernière (2014), je suis sur le Mud day. Et autrement j’ai dans les 40 ans pour ne pas être précis 🙂 »

S&A : « Pratiquez-vous la course à pied à titre personnel ? »
Pascal Quatrehomme: « Hmmm pour être honnête, non pas vraiment. J’en fais un peu plus ces derniers temps, j’essaye de m’y mettre mais je n’en abuse pas trop. »

S&A : « Comment est né le Mud Day ? Comment vous est venu l’idée de créer cette course ? »
Pascal Quatrehomme:« Chez ASO, nous étions habitués à organiser des évènements de courses à pied hors stade tels que le Running Marseille ou Running Lyon mais ces types de courses restaient pour nous des classiques. Suite à tous ces évènements, on a pu collecter une base de données de participants très variées (200 000 à 250 000 personnes). Suite à des enquêtes réalisées après chaque évènement où ces participants se trouvaient, on est parti du constat que 70% d’entre-eux pratiquent la course à pied régulièrement mais qu’ils ne faisaient pas toutes les courses. Courir et encore courir, ça ne fonctionne pas.
On voulait donc apporter quelque chose en plus, où il serait possible de courir avec une bande de potes, plus ou moins sportifs afin qu’ils puissent partager un sport en commun, en équipe, sans que celui-ci ne soit trop dur et où l’entraide et le dépassement de soi sont les fers de lance. On avait aussi l’idée que ce nouveau type de courses soit familial, que les Papas puissent y être présents avec leurs enfants ou en couple, c’est sympa, c’est ludique. »

S&A : « Vous êtes vous inspiré de l’étranger pour créer cet évènement ? »
Pascal Quatrehomme: « Oui tout à fait, on a regardé un peu ce qu’il se faisait à l’étranger, c’est un type de course qui marche bien en Grande-Bretagne et aux États-Unis, on s’est donc dit pourquoi pas en France ?!! Au début, on était pas très ambitieux, on attendait 4 000 participants en 2013 pour le lancement du Mud Day.
La priorité était de faire les choses à la mode ASO avec un accompagnement du participant complet qui démarre avant la course et qui se poursuit après.
La priorité fut également d’investir sur la qualité des obstacles en nous inspirant un peu des américains qui réalisent de forts investissements sur ce point.
Dès la 1ère année, on a eu 13 000 participants, au-delà de ce qu’on imaginait puis on en attendait 21 000 pour 2014. Au final, 23 000 étaient présents sur Paris au mois de Mai.
Devant l’engouement, on a donc étendu l’évènement sur 6 villes en 2014 avec la mise en place d’un système de pré-inscription + 2 villes inédites, Cabourg et Nice. En 2014, au total, c’est près de 55 000 coureurs que nous avons eu. Pour 2015, on vise entre 70 et 80 000 participants. »

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S&A : « Comment préparez-vous un Mud Day ? Comment faites-vous pour choisir le terrain, obstacles ?… »
Pascal Quatrehomme: « C’est un évènement qui s’organise 6 mois avant. On contacte des collectivités locales, des institutions (gendarmerie, armée…) ou dans le privé. On essaye d’identifier des terrains de jeux avec une capacité de parking importante.
Les obstacles, ce sont des grands jouets pour adultes. Il faut qu’il y ait quand même de la peur, de l’extrême tout en étant vigilant à la santé du participant ainsi que du danger. Pour 2015, on a des nouveaux obstacles qui font appel à l’équilibre (poutre) et d’autres qui ne peuvent se franchir qu’à plusieurs personnes. Ceci pour que des valeurs telles que la solidarité et l’entraide soit encore plus présentes.
On accorde toute notre attention à questionner les participants après les courses pour savoir s’ils ont aimé les obstacles. On a un stock de 30 à 35 obstacles. L’avantage pour les participants, c’est que les obstacles changent d’année en année, ils auront bon aller au même endroit tous les ans, le parcours ne sera pas le même.
Concernant l’installation, nous avons 30 personnes consacrées à l’aménagement du terrain et des obstacles. On met entre 7 et 10 jours pour tout installer puis 3 à 5 jours pour le démontage. Le jour J nous avons en tout 350 personnes pour encadrer 80 000 participants. »

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S&A : « Comment faîtes-vous pour anticiper le nombre de participantes que vous aurez à chaque édition? »
Pascal Quatrehomme: « C’est du prévisionnel, on prend des risques. Après chaque Mud day, 98% des coureurs veulent le refaire. Pour nous, ça représente une bonne tendance, c’est que l’évènement plaît. Une personne va venir avec 3 de ses amis et ensuite lors du prochain Mud Day, il va en ramener 3 autres. On se base sur ce principe mais aussi sur le bassin de population sur lequel se déroule le Mud day. Il faut un minimum pour assurer les charges occasionnées par l’organisation, après passé ce seuil, c’est que du positif ! On va peut-être étendre certains évènements sur 2 jours. Là c’est la mode, on peut estimer un nombre de participants de manière croissante mais après il y aura un tassement. »

S&A : « Selon vous, quels sont les ingrédients permettant la réussite d’un Mud Day ? »
Pascal Quatrehomme: « Le Mud day est un évènement hors du commun. Ce n’est pas un marathon ! Il y a une prise en compte du participant bien avant l’évènement. On lui propose des séances d’entraînement pour qu’il puisse se préparer. Aussi, on lui permet de voter pour la musique que nous diffuserons sur place ainsi que le nom à attribuer aux obstacles.
L’objectif est que le participant se sente au centre de l’évènement et les réseaux sociaux nous permettent vraiment d’agir dans ce sens, le Mud day est un évènement communautaire !
Il faut aussi avoir de bons organisateurs avec une bonne expérience 😉 . Avoir des équipes à 360° qui ont une maîtrise de A à Z de tout, c’est la clef ! La logistique évènementielle que nous pouvons bénéficier chez ASO est un véritable atout. »

S&A : « Quel est le point d’organisation le plus important ou le plus difficile auquel vous avez du faire face ? »
Pascal Quatrehomme: « Vous allez trouver ça bateau mais pour moi le plus difficile, c’est la météo. Un évènement sera toujours bien perçu par un participant s’il fait beau. C’est quand même plus agréable pour un Mud Guy de boire une bière à la fin de la course plutôt qu’aller directement à sa voiture pour se changer.
L’important est également de trouver des obstacles intéressants, qui donnent des sensations, tout en ne mettant pas la vie des participants en danger. »

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S&A : « Quelles craintes pouvez-vous avoir avant l’évènement ou pendant ? »
Pascal Quatrehomme: « La sécurité ! L’accident est la chose sur laquelle nous avons déjà eu l’expérience, c’est très dur ! On ne souhaite cela à personne. »

S&A : « Pour vous, quel a été votre meilleure expérience dans tous les Mud Day organisés et pourquoi ? »
Pascal Quatrehomme: « Sur les marathons, il y a de la pression et elle se renouvelle à chaque fois. Les participants ne viennent pas pour la rigolade.
Sur les Mud day, c’est différent, le matin, les gars ont la banane ! Tout au long du parcours, il y a de la joie. On a hâte que ça recommence, de retrouver toute cette énergie alors que sur un marathon, les gens font un peu la tête à la fin car très fatigués et vidés par leurs efforts. »

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S&A : « Y-a-t-il un profil type du Mud Guy ? »
Pascal Quatrehomme: « Oui, il a 30 ans, masculin (70% des participants) et CSP+. Même si ce n’est pas la priorité, on cherche à féminiser un peu plus l’évènement, c’est un axe de progrès futur. »

S&A : « Quelles sont les nouveautés du Mud Day pour 2015? »
Pascal Quatrehomme: « Cette année, on a le Mud Day Kids. Même si on n’est pas sur le même volume que les adultes, on avait de la demande pour les enfants. Le Mud Day Kids, c’est pour les 7-11 ans, on le trouve sur 4 villes en France et la mise en place se fait tranquillement.
Cette année, on a un panel d’animations supplémentaire. Des animations sont prévus au sein même des villages (à Paris, un saut à l’élastique) : tirage, loterie, distribution de goodies, Gym Suédoise (étirements pour la fin de course), une restauration uniforme à chaque village, 6 nouveaux obstacles.
On ne communique pas sur les obstacles en eux-mêmes car pour nous, ce ne sont pas des attractions. Le Mud day est une expérience à part entière, on apporte donc quelques saupoudrages un peu partout pour parfaire le tout au fil du temps.
Nous avons 2 nouveaux sites en France mais il n’est pas garantie qu’on en ait 2 autres l’année prochaine. On a étendu l’évènement à l’étranger, à Tolède en Espagne près de Madrid et nous continuons à prospecter à l’étranger.
Après chaque Mud day, nous effectuons un débriefing complet avec les villes pour envisager le futur. »

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S&A : « Envisagez-vous que les Mud Day soient chronométrés ? »
Pascal Quatrehomme: « Nous n’avons pas de chrono sur le Mud day. On ne prend pas ce parti car on a en tête la fluidité du parcours avec les différentes vagues de participants ainsi que l’ambiance qui serait différente si c’était le cas. Nous n’aurions pas le même état d’esprit et il faudrait des juges arbitre comme cela peut se faire sur des courses concurrentes. Ils instaurent un système de punition avec des pénalités pour les participants qui ne franchissent pas les obstacles dans les règles mais c’est pas facile d’arbitrer, cela implique en plus d’avoir des arbitres à chaque obstacles et nous voulons garder un bon esprit. »

En bonus, le calendrier 2015 du Mud day

11 et 12 avril : The Mud Day Pays d’Aix (Peyrolles en Provence)

8, 9 et 10 mai : The Mud Day Paris (Beynes)

23 mai : The Mud Day Toledo (Madrid, Espagne)

6 juin : The Mud Day Bretagne (Coëtquidan)

20 juin : The Mud Day Nice

4 et 5 juillet : The Mud Day Amnéville (Snowhall)

5 et 6 septembre : The Mud Day Lyon (lac de Vénérieu)

19 septembre : The Mud Day Cabourg

17 octobre : The Mud Day Cap’Découverte (parc de loisirs Cap’Découverte)

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